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C’est la question que j’ai posée au médecin ce matin au sujet d’un bouton qui grossissait au bas de mon cou. Celui-ci a décidé d’opérer et moi, j’ai appliqué le conseil donné par Christer Mjåset, neurochirurgien, dans son speach TEdx. Il m’a sacrément aidée :

J’attendais ce rendez-vous chez un dermatologue depuis plusieurs mois pour lui montrer un bouton un peu bizarre qui s’était mis à se développer et à saigner régulièrement. Après 10 secondes de vérification avec une loupe, j’entends cette phrase, marmonnée dans sa barbe (et dans son masque), que je ne saisis d’ailleurs pas complètement :

« C’est un x ( ?), c’est bénin et on peut l’enlever ».

… et hop, le médecin appuyait sur sa sonnette pour appeler son assistante : « vous pouvez venir m’aider ? ».

Assise sur la table d’examen, découvrant que tout se mettait en route pour une petite intervention, je me suis demandé : « …et on PEUT l’enlever » ? ou bien « et on DOIT l’enlever » ? Mon sang n’a fait qu’un tour. Comment ce médecin prend-il une décision pour moi ? Sait-il que je réagis plutôt mal à toute anesthésie depuis le début de ma maladie de Lyme ? A-t-il intégré que ma peau est championne des cicatrisations rock ‘n roll ? Non, non et non. Alors j’ai posé la fameuse question :

« Docteur, est-ce vraiment nécessaire ? »

Regard estomaqué du médecin qui s’arrête dans sa lancée, s’assoit et dit : « Ben non, ce n’est pas obligatoire du tout ! »…

… Silence…

… Arrivée de l’assistante…

(le médecin à l’assistante) « Je n’ai finalement pas besoin de vous »

Fini. Terminé. Patient suivant !

Et bien bizarrement, je sors de cet entretien contente et soulagée ! Je n’ai pas laissé ce médecin driver ma vie en 10 secondes, décider de ce qui est mieux pour moi. Ces 10 secondes qui, pour lui, ne sont rien, mais qui pour moi ont une importance tellement différente : j’ai dû attendre 4 mois avant d’avoir ce rendez-vous, j’y ai souvent pensé (forcément, je voyais ce bouton tous les jours et vérifiais s’il ne grossissait pas trop), j’ai organisé mon emploi du temps en fonction, j’ai attendu dans sa salle d’attente… tout cela pour qu’en 10 secondes, il décide un truc qui l’arrangeait lui ?!!! et en voulant en plus me donner l’impression qu’il se mettait à mon service pour enlever la cause de mon inquiétude… C’en était trop.

Alors MERCI Dr. Christer Mjåset, merci de m’avoir permis de penser à lui poser cette excellente question « Docteur, est-ce vraiment nécessaire ? ». Cela ne l’était tellement pas que je n’ai pas poursuivi la conversation en lui demandant une réponse aux 3 autres questions que vous suggérez. Je dois avouer que sous l’émotion, je les avais d’ailleurs un peu oubliées à ce moment-là :

  • Quels sont les risques  « ?
  • Y a-t-il d’autres options ?
  • Que se passe-t-il si je ne fais rien ? 

Promis, je les poserai toutes la prochaine fois ! En attendant, je ne peux que vous recommander d’écouter cette excellente « intervention » (sans jeu de mot) et vous engager à me faire part de vos expériences !

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