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« Mon fils a un érythème migrant. Il a été piqué par une tique y a 10 jours. Son pédiatre lui a prescrit 1 semaine d’antibiotiques, de l’amoxicilline. Il m’a parlé d’une prise de sang… je dois le rappeler à la fin de la semaine de traitement. Il m’a dit qu’il ne faut pas prendre de risque avec les tiques ».

L’érythème migrant de Louis, sur l’abdomen, 3 jours après le début du traitement. Le point rouge central est l’endroit de la piqûre de tique.

Voilà le message que j’ai reçu ce matin de ma copine Edwige accompagné de la photo de son fils, ou plutôt de son érythème. Alors, c’est déjà super que le pédiatre soit sensibilisé au fait que la maladie peut devenir grave. En revanche, rappelons-nous que QUAND IL Y A une telle plaque rouge appelée ÉRYTHÈME MIGRANT* :

  1. On est dans le cas d’une maladie de Lyme en phase primaire, qui doit être traitée par antibiotiques pendant au-moins 2 semaines.
  2. Il n’y pas besoin de faire de test sanguin (ELISA / Western Blot) s’il s’agit de tester cette maladie.

Beaucoup de médecins généralistes ou pédiatres n’ont pas eu la possibilité de suivre une formation précise sur la maladie de Lyme et ses co-infections. Consultés après une piqûre de tique, dès l’apparition d’un érythème migrant ou bien de symptômes grippaux, ceux-ci sont parfois désemparés devant leur patient. La sensibilisation du grand public est heureusement de plus en plus forte. Mais du fait des positions actuellement très divergentes des médecins et chercheurs sur la maladie de Lyme chronique, nos médecins traitants ne savent pas toujours « à quel saint se vouer ». Petit récap’ ci-dessous pour vous.

Antibiotiques automatiques cette fois-ci !

« En cas d’érythème migrant isolé sans autre signe clinique, l’antibiothérapie est indispensable et doit être débutée rapidement ».

Voilà la « Recommandation de bonne pratique – Borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques » publiée par La Haute Autorité de Santé (HAS) en juin 2018. Ce texte a été controversé, mais pas sur ce point-là. Et cette recommandation a été confirmée lors des 20e Journées Nationales d’Infectiologie à Lyon en juin 2019 sur ce document.

Alors quel traitement et quelle durée ?

Le traitement antibiotique de première intention est décidé par le médecin traitant en fonction de l’âge et de l’historique santé du patient : doxycycline, amoxicilline ou azithromycine. Les recommandations françaises indiquent qu’un traitement de 14 jours minimum est nécessaire. Une semaine, c’est trop peu.

Plus précisément, la HAS, recommande : « doxycycline ou amoxicilline pendant 14 jours en première intention ; azithromycine pendant 7 jours si la première ligne impossible. Avant et après traitement, il est recommandé de demander au patient de prendre en photo l’érythème migrant aux différentes phases d’évolution. La réponse au traitement est en général excellente, avec une disparition rapide et complète de l’érythème migrant entre 1 semaine et 1 mois après le début de l’antibiothérapie. »

Pour information, sachez qu’aux États-Unis, le traitement recommandé de première ligne dure entre 2 et 4 semaines et en Allemagne, il dure 21 jours.

Fait-on vraiment un test sanguin en cas d’érythème migrant ?

Pas besoin de sérologie de test pour Lyme dans ce cas !

  • Parce qu’un érythème migrant à lui seul est le marqueur d’une maladie de Lyme en phase primaire. Il en est de même pour le lymphocytome borrélien (cf. mon post Tache violacée sur l’oreille… Lyme ? ).
  • Parce que le test se base sur la recherche d’anticorps que le patient ne fabriquera contre les borrélies potentiellement que 4 à 6 semaines après la piqûre de tique. Sans compter que s’il a pris entre temps des antibiotiques, le résultat ne sera certainement pas le même.

Pour en savoir plus : La HAS recommande : « de ne pas faire de sérologie sanguine ni de PCR Borrelia burgdorferi sensu lato sur le sang ou les urines devant un érythème migrant isolé, en raison d’une mauvaise valeur prédictive négative (pouvant conduire par erreur à écarter le diagnostic) (…)». Et les sociétés savantes françaises en 2019 indiquent la même chose :

Slide 36 de Borréliose de Lyme et maladies vectorielles à tiques Recommandations des sociétés savantes françaises (juin 2019)


Notes et références :

Note aux lecteurs : avertissement

Dégagement de toute responsabilité : le contenu de ce blog ne peut en aucun cas être considéré comme une consultation, ni comme une prescription médicale et de compléments alimentaires. Toutes les informations contenues dans le site lymetime.eu, dans les pages Facebook Lymetime et Laura Arnal, Instagram @laura__arnal et Twitter @laura__arnal sont données à titre indicatif. Elles ne peuvent pas remplacer les soins d’un médecin : seul un médecin est habilité à donner un avis et établir un diagnostic et une prescription en fonction de votre état de santé, les résultats de vos examens et votre historique médical. Si vous pensez être atteint d’un maladie vectorielle à tiques, vous devez consulter un médecin informé sur son diagnostic et son traitement et ne pas vous soigner seul. L’auteur dégage sa totale responsabilité en cas d’automédication suivant la lectures d’articles, de posts, le visionnage de vidéos présentés sur www.lymetime.eu.
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